MADAME |
MONSIEUR |
Mme voulait voir Namur et flâner près du Casino, au bord de la Meuse. C’est là qu’une adresse s’échange de bouche à oreilles. Au Phil des saveurs. Comme au jardin, l’automne n’ait pas encore sévi, Mme accepte d’y prendre place. Les mises en bouches séduisent : granité au piment d’Espelette et tartare de thon, parfait. Pus tard, une vichyssoise de pois à la menthe procurera un coup de fraîcheur au gosier. Dans le menu Phil (35 €) Mme trouve les langoustines à son goût, nappées d’un crumble pistache, mousse de betterave rouge et de copeaux de citron vert. Le croquant est là, les saveurs s’accordent. Le veau cuit rosé, et son espuma de vitellottes sont servis avec de jeunes oignons et de fines asperges vertes (japonaises ?). Mme apprécie le jus de viande, salé à point. Le plateau de fromages de la Petite ferme est exquis, et le vin rouge espagnol (Gibraltar) de belle tenue. Ah, Mme oubliait, le chef est espagnol. Pour finir, une glace basilic, avec une infusion glacée aux fleurs de samba avec des morceaux d’ananas découpés simplement ne convainc pas. Une coupe de Gamay perlé relève le dessert. Mme aurait dû goûter au pain perdu poivre noir. Sinon, l’adresse est bien, il faudra revenir pour tester le menu tout homard et champagne. |
Comme tous les vendredis, Monsieur avait envie de fromage. La carte d’au Phil des Saveurs semblait offrir des possibilités avec sa salade de chèvre revisitée, mesclun de jeunes pousses et son assiette de fromages affinés par La Petite Ferme à Erpent qui, dans le domaine, est une référence européenne. Le menu tout homard (58€) avait bien l’air aguicheur, mais l’idée de faire une verticale de crustacés ne l’a pas emporté sur cette tenace envie de fromage. Le menu à 35€ qui au vu de sa composiiton est une bonne affaire, n’allait pas plus répondre à l’envie du moment. Va donc pour la carte. Un duo de ris de veau et langoustines, mousse de pomme de terre violette, artichauts et jus brun allait complèter ce tableau fromager. L’accueil est chaleureux, on nous guide vers le jardin, une cour couverte d’un auvent et munie de chaufferettes. Le vin nous est très judicieusement conseillé. L’apéritif est servi avec de délicieuses gougères (pâte à choux) au parmesan. Une mise en bouche sous la forme d’un tartare de thon apporte un peu de fraîcheur et nous met en appétit. Les entrées arrivent. M. déchante devant un canapé de chèvre cendré napé d’un sirop, de la roquette hachée et des tomates cerises. La revisitation reste très sommaire, le canapé s’est chargé de l’humidité du fromage, le pain n’ayant visiblement pas été toasté, l’assiette manque de croquant, de tenue. Les goûts sont plaisant mais les mandibules ont l’impression d’avoir été oubliées à la fête. Le plat suit. Le duo de ris de veau et langoustines est copieusement servi, la mousse de pomme de terre violette abondante, les artichauts grillés sont superbes et le jus brun en bonne quantité, ni trop présent ni trop discret. Toutefois l’assiette pèche aussi par un éventail de textures trop fermé. A nouveau, cela manque d’une certaine mâche, d’une ossature qui donnerait à l’assiette un relief plus marqué. M. compense son envie de croquant sur le pain maison, chaud sorti du four qui fait merveille avec l’assiette de fromages affinés par La Petite Ferme. Arrive le dessert. Mille-feuilles d’abricots confits. Il s’agit plutôt d’une série de bouchées composée de deux palmiers (biscuit feuilleté) et d’une mousse à l’abricot. Pour le coup le croquant est là mais l’adéquation entre le descriptif et le plat avait fait naître une attente différente plus proche du rectangle de pâte, fourré et glacé. M. a donc un sentiment mitigé en fin de repas, très bonne nourriture mais proposée dans des assiettes à la composition incomplète. Philippe Garcia fait une excellente cuisine mais celle-ci manque aux yeux de M. d’un cap, d’un parti pris clairement affiché, tranchant entre les inspirations méditerranéennes, le classicisme, la fusion terre-mer et qui donnerait à son travail un relief certain. |
Avenue de la Plante 4
5000 Namur
081/64.04.44
Fermé le mardi et le mercredi
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