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MONSIEUR |
Mme voulait goûter aux moules de la saison, qui viennent d’arriver chez Léon ! Une institution où elle n’osait plus mettre les pieds depuis des lustres, craignant d’être déçue par les foules touristiques. Accueillie par le maître d’hôtel, Monsieur Mario, grand homme fier et élégant, Mme se sent à l’aise. Elle prend place là où Sacha Guitry et Juliette Gréco ont leur nom, à la table du patron. C’est sûr, les murs de ces 9 maisons accolées les unes aux autres (!) ont de quoi raconter: photos de la dynastie de la famille, des clients célèbres et des menus d’antan où la croquette de crevettes grises était à 2 francs. Zwanze bruxelloise aussi, malgré le flot de gourmands japonais et espagnols attirés par le cachet et l’excellent rapport qualité-prix (on fait la queue dans la rue, nous dit-on, le samedi soir). Mais Léon, c’est bon. D’abord, les moules parquées, servies avec la sauce dite des pauvres, du nom du vieux quartier des « Marolles » (moutarde, poivre, eau) très bien. Les moules de Zélande peuvent se permettre d’être servies crues, car elles sont certifiées par un vétérinaire. Pure qualité. Suit une énorme sole grillée, à la chair ferme et délicate, accompagnée de pommes vapeur et de haricots verts extra fins au beurre. Parfait. Enfin, le vin conseillé par Mario, un Pouilly-Fumé Les Duchesses, domaine Laporte, 2011, parfait ce repas. Mme est contente, elle commande un pain perdu aux fraises, légèrement croustillant et copieux. L’expérience est bonne, le mythe Léon reste intact. Si Mme a des amis étrangers qui déboulent en tribu, elle n’hésitera pas à les emmener chez Léon. La capacité ? 400 couverts !
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L’été M. n’est plus un hipster. Fini la course aux endroits nouveaux, aux fornostars et aux étoiles. M. aime parcourir sa ville en suivant la foule des touristes pour goûter aux classiques. Il consent dès lors à manger rue des Bouchers mais fait quand même valoir une simple exigence: l’enseigne doit au minimum avoir 120 ans. Chez Léon donc ! Bonne pioche pour se faire plaisir avec des moules de Zélande de juillet à mi-avril. Zwanzer avec les serveurs et écouter Monsieur Mario (46 ans de maison et pensionné depuis 2009 mais toujours en salle les mercredi et jeudi) détailler l’histoire du lieu, les secrets de cuisine ou bien l’admirer poser pour les photographes japonais. Et quelle belle moustache ! Si la rue des Dominicains se visite quasi les yeux fermés, la rue des Bouchers comporte toujours son lot de lieux interlopes, mais un contrôle rigoureux des autorités limite le racolage et a fait disparaître les étals à poissons qui annonçaient le mixte de fin de service ou la soupe du lendemain. La tchatche en moins, ces lieux perdent de leur factice superbe et Léon, néons et tabliers verts au vent, à cheval sur les deux artères, vibre comme l’épicentre de l’Îlot Sacré. Pour l’assiette M. était très très moule. En entrée les parquées sauce Marolles, avec ce petit « trop » de poivre qui met le feu aux papilles une fois qu’elles se sont habituées au vinaigre et à la moutarde. Un crescendo que l’on déguste bien après que la dernière moule crue fût gobée. Si bien que l’on y retourne avec un morceau de pain pour prolonger la sensation et le plaisir. Comme Mme était généreuse, on a partagé aussi une assiette de croquettes de crevettes qui se marient particulièrement bien avec la sauce Marolles. En plat, des moules au vin blanc, cuites parfaitement, les légumes et le jus aussi. Des frites, de la mayonnaise en accompagnement. Au final des craquements, des chuintements, des lapements et beaucoup de plaisir. Si on est en famille, les enfants de moins de 12 ont un menu gratuit et le dimanche, c’est moule à volonté dès 18h30. Et si la tradition était la nouvelle hype ? |
Chez Léon
Rue des Bouchers 18
B-1000 Bruxelles
+32 2 511 14 15
welcome@leon1893.com
Ouvert tous les jours de l’année.
Dimanche au jeudi de 11h30 à 23h00 et vendredi et samedi de 11h30 à 23h30.
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