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MONSIEUR |
Mme choisirait la Buvette si elle n’avait qu’une seule sortie en 2014. Pour l’intense expérience. C’est un gastro-bistrot nouveau genre, vintage rock, inventif, sophistiqué sans l’être, sans esbroufe ni nappe, une escale directe à l’essence du goût. Fou. Depuis le temps, Mme désespérait d’avoir une table dans ce lieu confidentiel où il FAUT réserver ! Rencontre Omble chevalier, poire de terre (ce tubercule proche du topinambour ou “aard peer” en néerlandais n’a rien à voir avec son goût, dans ce cas-ci sucré. Aussi nommé yacon, il est finement tranché) et se marie aux algues. Ensuite, tourteau, radis green meat, citron. Poulpe, bouillon (ce que Mme a préféré dans l’intensité de goût), poireau. Joue de bœuf, panais, romaine. Le dessert confirme la créativité du jeune chef : mangue, panettone (préparé comme une sorte de bodding trempé dans l’alcool), lait, kumquat (confit, puissant, il contraste avec la fraîcheur du lait – fromage frais). |
M. aimerait un roulement de tambour. Puis un silence. Pour susurrer ensuite le nom de ce coup de cœur : La Buvette. Enfin un coup de cymbale. Un peu de décorum. Evoquez ce nom et vous verrez ceux-qui y ont déjà mangé se confondre en superlatifs et éloges, ceux qui n’y ont pas encore mis les pieds vous dire qu’ils en ont entendu parler… mais que c’est souvent complet, qu’il faut s’organiser… avec une once de regret et puis ceux qui voient bien où c’est… chaussée d’Alsemberg, non ?… mais pensaient que c’était du saucisson ou des champignons… ah c’était avant ? M. a fait trop longtemps partie du deuxième groupe et a rejoint depuis peu, suite à une série de surprises plus plaisantes les unes que les autres, le premier. Pour ne pas rabâcher M. va se concentrer sur ces surprises délicieuses qui ont émaillé le menu du jour. Le poulpe, un péché mignon, était sublime. Cuit sous-vide, dans son jus, qui s’exprime et sert de base au nectar qui accompagne le plat. Simple, peu assaisonné mais d’une puissance gustative absolument renversante. Si les caudalies pouvaient s’appliquer à tous les liquides, le suc d’octopode devrait en compter une vingtaine. Un tourteau et des tranches de radis ou de la joue de bœuf et une demi salade romaine poêlée étaient élaborés autour du même concept essentiel : le goût. Puissants, simples, les goûts sont des évidences, la matière distille ses parfums, ses essences et la langue irradie de sensations pures. Un enchantement. M. est sorti ravi de sa première expérience. Il a derechef décidé de remettre le couvert et dès qu’un lunch se profile à raisonnable distance il décroche son téléphone et forme le 02 534 13 03. L’avantage c’est que les désistements sont rares quand on convie à si bonne adresse. |
La Buvette
Chaussée d’Alsemberg 108
1180 Uccle
Belgique
Tél : 32 (0)2 534 13 03
Menu du midi : 25 € – soir : 45 €
*Le reportage a été publié en février dans le magazine Gaël.
2 commentaires
je suis bien d’accord, ce restaurant est un voyage:
http://latabledaline.unblog.fr/2014/01/19/la-buvette/
Un voyage au coeur d’une ancienne boucherie 😉
PS : joli blog, Aline !