MADAME |
MONSIEUR |
Mme aime à croire que la vie débute le jour où l’on commence un jardin (proverbe chinois). Pascal Devalkeneer s’est offert ce plaisir, cultiver un jardin en lisière de la forêt de Soignes, dans son restaurant Le Chalet de la Forêt. Avant qu’il ne cultive son potager, Pascal Devalkeneer était déjà éclairé en matière de botanique. Il avait lu, cherché, goûté. Lors de son apprentissage, chez Roger Souvereyns, il cueillait les bouquets d’herbes perlées de rosées et plongeait son nez dans un monde de senteurs inspirantes. L’année dernière, Mme l’avait suivi pour un reportage au Danemark et l’avait vu cueillir dans les bois de Knuthenlund, juste avant un festin champêtre. De la rencontre avec l’homme, elle avait retenu un certain humour, une belle humilité, la douceur dans un gant de velours. Visite du potager L’essence du bon César Roman |
M. a musardé entre les choux raves, le kale, le cerfeuil, le shiso entre autres végétaux qui croissent dans le potager avant de passer à table. Table d’exception qui fait la part belle aux produits rares comme aux légumes de saison. Les mises en bouches à base de moules de bouchot ou un financier aux anchois, font mouche et donnent envie d’en manger plus. On a faim ! Suivent les charbons aux petits pois (une mystérieuse croquette parée de noir), une huître Cadoret grillée accompagnée d’une vinaigrette iodée, de sarrasin et de céleri. Un filet de jeune maquereau au raifort, juste saisi, et son jardin de légumes vinaigrés. Le sommelier ose des accords sur la salinité et l’oxydation, un savagnin de toute beauté (Côte du Jura, Domaine Berthet-Bondet), sert de faire valoir à l’huître et au maquereau. Des salsifis sur un topinambour tamponné au fond de l’assiette pour figurer une feuille. Encore une assiette à l’apparence simple qui révèle des monceaux d’idées et de réflexion, sans toutefois prendre la tête du convive. Des betteraves dont le sucre joue avec l’acidité fondue d’une kriek Cantillon vieillie 4 ans, opèrent un magnifique virage vers le plat. Un filet de biche qui clôture la farandole de surprises. En dessert une sphère au chocolat fond sous les assauts d’un cacao pimenté chaud et révèle un sorbet de cacao, une gelée de café, gourmand en diable. Les mignardises (la crème brûlée on ne viendrait que pour ça !) finissent de convaincre que le Chalet est l’une des meilleures tables de Bruxelles et que la créativité que le potager offre au chef augure de moments fastes à venir. Merci Pascal pour ces délices ! |
Chalet de la Forêt
Drève de Lorraine 43
1180 Bruxelles
T: 02/374 54 16
Fermeture : Samedi , Dimanche.
Photo : En octobre, Pascal Devalkeneer fait visiter son potager à Mme sous l’objectif de M.
P
Au creux de la main, des câpres de capucines, au goût piquant, proche de celui de la moutarde.
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