MADAME |
MONSIEUR |
Mme est romantique et gourmande. Elle aime bécoter Monsieur sur les bords d’une rivière, l’Ill, dans un bucolique village d’Alsace. C’est là que se loge l’un des restaurants les plus remarquables de l’histoire française de la gastronomie, les plus côtés aussi. L’Auberge de l’Ill à Illhaeusern en Alsace. Une maison que l’on doit au moins visiter une fois dans sa vie, comme celle de Bocuse à Lyon.
Au jardin, Mme prend l’apéritif sous les rayons d’un soleil d’octobre, fascinée par la cigogne qui veille sur le toit et par le ballet des gens en noir et blanc. Elle ne les a pas comptés, mais ils étaient nombreux, élégants, précis, affairés à suivre le moindre des requêtes des clients. Gougères, champagne, le bonheur, un moment rare. Après, on entre dans un tout autre décor, comme dans un film des années soixante, feutré, un brin décalé. Aux murs dans les couloirs, des visages de chefs d’état et de stars du cinéma. Delon, Brel, Jobert, Giscard… A table, le sommelier invite à discuter des flacons et l’on se laisse porter. Du début à la fin, les plats imaginés par le chef Marc Haeberlin démontrent un savoir-faire, une passion des produits : ballotine de cabillaud aux agrumes. Homard breton mi-cuit, mi-mariné, caviar Petrossian, émulsion à la pistache. Tournedos de pigeon truffes, foie gras, choux, carottes, jus à la truffe. Pêche pochée au sirop, sabayon au champagne et glace pistache. Mignardises et café. Mme ressort de l’Auberge de l’Ill comme d’un conte de fée. |
M. aime les lieux intemporels qui affichent une maîtrise basée sur la tradition, la transmission.
L’Auberge de l’Ill est en activité depuis plus d’un siècle et demi et affiche trois macarons Michelin depuis 50 ans. Mais ici, si tout respire la tradition, rien n’est guindé, tout est vivace, souple, liquide, fluide comme la rivière qui jouxte le fabuleux jardin de l’auberge. Logé dans la véranda M. se prend à penser que Louis De Funès ou Mireille Darc pourraient apparaître derrière le paravent de cristal de Murano. La table des Haeberlin propose des plats « signature » : truffe sous la cendre, mousseline de grenouilles, saumon soufflé. Le service en salle est d’une prévenance et d’une précision impeccable, mais d’une belle décontraction et toujours disposé à échanger, expliquer, élucider. Entrer à l’Auberge c’est faire une expérience globale, qui au vu des tarifs pratiqués reste abordable. On peut découvrir le lieu à midi le week-end pour 132€ le menu, le premier prix vin est aux alentours des 40€. |
L’Auberge de l’Ill ***
2 rue de Collonges au Mont d’Or
F – 68970 Illhaeusern
+33 3 89 71 89 00
www.auberge-de-l-ill.com
Marc Haeberlin, le chef de l’Auberge de l’Ill
L’entrée de la grande table
Un bout du jardin, au bord de la rivière
Marc Haeberlin prend le temps de saluer ses hôtes, souvent des habitués
Une salle du restaurant derrière le paravent en Murano, so sixties!
Apéro en terrasse
La famille Haeberlin vient d’ouvrir un spa à côté du restaurant et de l’hôtel : le spa des saules
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