MADAME

MONSIEUR

Rome, ville mille-feuilles, constituée de strates de souvenirs. Madame a passé le mois de septembre à Rome. Elle y a entamé l’écriture d’un nouveau roman. Elle s’est fondue dans la dolce vita et s’est retrouvée dans de fabuleuses trattorias et osterias. Le genre d’adresses qu’on préfère aux pièges à touristes de la Piazza Navona. Des tables romaines authentiques, typiques et accessibles.

1) Da Gino al Parlamento
Dans une ruelle près du Parlement se cache ce resto épique. A midi, la chance nous sourit, on trouve une table. Un soir, Mme  réserve. Malgré le succès, l’accueil reste affable. Le serveur en fait des tonnes et accepte que l’on change de table (les WC à côté). Il apporte une bouteille de Zite de Terra d’Aligi, un blanc des Abruzzes que Mme adore. Aux murs, des fresques kitsch, les portraits de célébrités et de souverains habitués des lieux. A la carte, des plats traditionnels : scaloppine al Marsala (escalopes au marsala), polpette al sugo (boulettes sauce tomate), cacio e pepe, tiramisu. Un autre fois, on succombe à la pêche du jour, le bar en croûte de sel… Même si on y est serrés comme des sardines, on s’y sent bien.

2) La barrique
Dans le quartier bohème du métro Cavour, les bistrots pullulent. Mais celui-ci a quelque chose de convivial qui nous fait revenir. Plats du jour : boulette de veau au vin blanc, fettuccine Alfredo (pâtes émulsionnées au beurre et parmesan), langue de bœuf sauce verte, tout glisse dans le gosier, y compris l’assiette de légumes : selon la saison, broccoletti (cime di rapa), radicchio, puntarelle, chicorée amère (cicoria)… Et la tarte au citron ! Sélection de vin bio ou nature au verre (excellent prosecco) d’Italie et de France.

3) Laganà
Dans le quartier du Sénat. Ce soir-là, Mme retrouve un ami qui entame une longue marche de Rome à Bari. Ensemble chez Lagana, ils  se laissent porter par les plats de la maison, sans voir la carte. La table d’antipasti : soutè di cozze/vongole, ostriche, carpaccio di salmone e spigola, insalata di mare con fagioli, polipetti alla Luciana, frittura di moscardini e lattarini, prosciutto di Parma, mozzarella di Bufala… On y ajoute les scaloppine al Marsala et un sublime tiramisu partagé. Tout est bon. Et le vin du patron, itou.

4) L’Osteria di Monteverde 
Pour rejoindre l’Osteria di Monteverde, on grimpe dans le quartier où vit le cinéaste Nanni Moretti. Tout commence par une assiette irrésistible de spaghettoni al gambero viola di Ponza. Un plat qui respire la mer, des pâtes al dente avec une bisque, un tartare de crevettes mauves de l’île de Ponza, du Nduja (saucisse de porc calabraise, épicée et fumée) et une pointe de stracciatella. Ensuite des calamari alla Catalana : du poulpe grillé, des mini pommes de terre et tomates, un jus de poisson exquis.

5) Ditirambo
Dans cet adorable resto familial (quartier Campo de Fiori) conseillé par une amie romaine, Mme craque pour les pâtes à l’amatriciana aux tomates fraîches. Son amie succombe aux raviolis maison, à la ricotta, aux épinards, tomate et câpres. Le repas s’achève sur une crème brûlée à la pistache et un verre de Passito de Pantelleria. Les serveurs parlent français, l’ambiance est bon enfant. Belle carte de vins italiens.

6) Rimessa Roscioli
Rimessa est né d’une association de cavistes et du fameux restaurateur Roscioli (voir l’avis de Monsieur). Menus Mets et Vins de 38 € à 69 €. Mme pioche à la carte : charcuteries artisanales et burrata avec quatre sortes de tomates, un verre de Greco di Tufo (cépage indigène blanc de Campanie, sec et aromatique), puis un soufflé freddo di latte « Salvaderi » accompagné d’un vin doux de Malvasia delle Lipari 2017.

7) Maccheroni
Une envie de déambuler dans le quartier du film « Eat, pray, love » et d’enrouler sa fourchette dans une assiette de pâtes comme Julia Roberts ? Mme a tenté le coup, attirée par la Via dei Portoghesi puis par une placette animée, où se loge Maccheroni. Malgré le patron énervant, surpris qu’une femme veuille dîner seule ( !), elle suit un serveur dans une salle voutée, plus calme qu’au rez. Un cacio e pepe onctueux, une escalope panée à la poutargue et fourrée de mozzarella, et un verre de Cantina del Taburno Falanghina del Sannio 2018. Une adresse bon marché au cœur du Rome de carte postale.

8) Mercato Centrale
Un food Hall situé au bout de la gare principale de Rome, Termini, c’est pratique ! Commandez au comptoir et dégustez à table au centre du marché couvert. Echoppes à pizza (al taglio), fritures, viandes rôties, poissons préparés, caviste bio, glaces artisanales, mais aussi ramen ou burgers. Ambiance décontractée. La bonne adresse sur le pouce !

Rome, ville gourmande.

Monsieur a passé 46 heures à Rome. Bref, vibrant, frontal.

Il s’est attablé deux fois, la première sur invitation de Madame, la seconde en suivant son flair.

Il est une certitude : la capitale Italienne ne badine pas avec la table. A Rome, on mange facilement très bien si l’on s’y prend à l’avance pour réserver les spots les plus improbables ou si l’on passe les portes et que l’on dégaine son plus bel idiome latin, sa faconde et son sourire.

Madame et Monsieur pratiquent les deux méthodes, avec succès.

 

9) Roscioli

C’est une salumeria qui vend donc des charcuteries, mais aussi des fromages et d’autres salaisons. L’établissement propose outre sa vente à la découpe une cuisine romaine classique et est jouxtée par son bar aperitivo. Au premier abord, c’est un lieu comme M. ne les aime pas. Etriqué, carte postale et hyper-couru.

Mais il faut se rendre à l’évidence la qualité des produits, la maîtrise des recettes, la sélection de vins, le rythme lent du service sans agitation viennent à bout de toutes les préventions.

Au menu, des tripes à la romaine en entrée, et un spaghetti alla carbonara pour M., et aubergines stracciatella et poisson cru pour Mme.

La cuisine est irréprochable. C’est de la tradition respectée à la lettre, avec des produits impeccables et un savoir-faire de maître étalon. C’est donc sublime, jouissif, roboratif et bon.

Comme l’établissement connaît la gloire d’être repris dans divers guides, la réservation est impérative, au risque comme beaucoup de rester sur le trottoir et de se consoler d’un cocktail et différentes bouchées au bar pour un aperitivo…

 

10) Sora Margherita

M. avait entrepris son voyage pour voir l’ancien ghetto juif, qui s’étend aux abords de la grande synagogue  de Rome, le long du Tibre et y déguster une des spécialités romaines qui titillaient ses papilles : les carciofi alla giudia.

Les artichauts à la juive sont frits, et on les mange en entier. On mange tout, même les feuilles qui mimiquent des chips. Avec un peu de sel et du pain c’est délicieusement simple.

Pour suivre polpette al sugo et torta a la ricotta à partager avec Madame. A midi, on fait plus frugal, on doit encore galoper dans les ruelles, il faut rester léger.

Da Gino al Parlamento, Vicolo Rosini, 4 – 00186 Roma. +39 06 687 3434

La Barrique, Via del Boschetto, 41B – 00184 Roma. +39 06 4782 5953

Laganà, Via dell’Orso, 44 – 00186 Roma. +39 06 6830 1161
www.ristorantelagana.com

L’Osteria di Monteverde, Via Pietro Cartoni, 163/165 – 00152 Roma. +39 06 5327 3887
www.losteriadimonteverde.it

Ditirambo, Piazza della Cancelleria, 74 – 00186 Roma. +39 06 687 1626
www.ristoranteditirambo.it

Rimessa Roscioli, Via del Conservatorio, 58 – 00186 Roma. +39 06 6880 3914
https://www.winetastingrome.com

Maccheroni, Piazza delle Coppelle, 44 – 00186 Roma. +39 06 6830 7895
www.ristorantemaccheroni.com

Sora Margherita, Piazza delle Cinque Scole, 30 – 00186 Roma. +39 06 687 4216
https://www.soramargherita.com

Roscioli, Via dei Giubbonari, 21/22 – 00186 Roma. +39 06 687 5287
http://www.roscioli.com

Mercato Centrale, Via Giovanni Giolitti, 36 – 00185 Roma. +39 06 46202900
www.mercatocentrale.it/roma

 

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Indigena, cépages indigènes et vins du Piémont

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